Week-end prolongé en baie de Morlaix

Le Finistère a décidément de bien belles choses à nous faire découvrir ! La baie de Morlaix au nord du département mérite de poser ses valises quelques jours. En Bretagne, je ne suis jamais déçu et encore moins lorsque le soleil donne encore plus d’éclat à ces paysages entre terre et mer. J’ai eu l’occasion d’y aller à 2 reprises alors je vous fais part de mon itinéraire en 2 options : l’option classique mais néanmoins inspirante et l’option randonnée plus sportive. Le best serait de combiner les deux… Sachez qu’une fois que vous y aurez mis les pieds vous voudrez y revenir c’est sûr.

Jour 1 : Morlaix

Pour cette première journée je vous propose de découvrir Morlaix. Peut-être l’avez-vous déjà aperçue en contrebas du pont de la voie rapide sur l’axe Brest -St Brieuc ou en train, mais vous y êtes-vous déjà arrêté ? Aux abords de la rivière de Morlaix, Morlaix commence (ou termine) par un port qui donne accès à l’océan. L’hypercentre s’articule au fond d’une vallée en forme de Y. Des maisons à colombage bordent des ruelles piétonnes.

Plutôt que de vous présenter la ville je voudrais vous faire part d’une pépite qui a démarré il y a 3 ans dans la ville. Initialement petite celle-ci a bien grossi et fait parler d’elle. Le festival du street art (Morlaix Street Art) a lieu maintenant tous les ans au mois de juin. Les œuvres recouvrent certaines façades et sont disséminées dans toute la ville. J’ai eu le plaisir d’aller à leur rencontre avec Zag un artiste qui est à l’origine de cette belle initiative. Les styles sont différents et cette richesse fait du street art un art à part entière. Zag, passionné et passionnant, nous a transporté dans son monde. Il nous a expliqué l’évolution de cet art qui à l’origine était puni par la loi et qui maintenant peut se monnayer très cher. Chaque artiste à son propre coup de bombe qui en fait sa signature et sert souvent à faire passer des messages en plus de l’aspect esthétique. Si vous êtes amateurs ou novice vous ne pouvez qu’apprécier ce voyage pictural. Une appli a été lancée pour baliser les différents tags aux 4 coins de la ville.

                                               

                                                                                                     

                                                                          

Option A – Jour 2 : Roscoff et l’île de Batz

Pas de doute quand on arrive à Roscoff on sait que l’on est en Bretagne. Les maisons en granite fleuries d’hortensia et les îlots rocheux au large du port sont des signes qui ne trompent pas. Roscoff offre des liaisons maritimes vers l’Angleterre et il n’est pas rare d’entendre parler anglais : cela ajoute une pointe de dépaysement supplémentaire. Vous pouvez vous promener le long du littoral et dans le centre historique pour prendre le pouls de la ville. Il y a aussi un jardin exotique assez connu mais que je n’ai pas pu visiter ; une bonne raison pour revenir.

                                                                          

L’île de Batz est vraiment à 2 brasses de Roscoff. Une vedette nous y déposera en 15 minutes… et encore c’est parce qu’elle ne fait pas la traversée la plus directe. Il ne faut pas se poser de question une fois sur place : on prend un vélo ou on marche. C’est relativement plat donc sportif ou pas vous devriez y arriver. En 12km le tour de l’île est bouclé. J’ai toujours un faible pour les îles bretonnes et celle-là n’y échappe pas : l’ambiance y est paisible et le temps semble suspendu aux rythmes des marées. De petites plages jonchent le littoral.

                                         

                                                                                   

A l’extrémité sud-est de l’île une petite merveille s’est installée : le jardin Georges Delaselle. Si vous n’êtes pas convaincu du micro climat breton alors vous le serez quand vous déambulerez à travers cette végétation tropicale et foisonnante. Pour accentuer le phénomène et réduire l’impact du vent, une cuvette de 5 mètres de profondeur a été creusée puis aménagée de palmiers et autres essences tropicales. Cette jungle intérieure est aussi étonnante que magnifique.

                                                       

                                                                              

Option A – Jour 3 : Carantec et le château du Taureau

Carantec n’est pas un bonbon mais bien une station balnéaire. Son front de mer est très pittoresque : des morceaux de terre semblent éclatés parmi le bleu de la mer. De belles villas se dressent face à l’océan aux abords de plage qui appellent à la baignade. Bon, par contre il ne faut pas être frileux car même si l’eau est d’une belle transparence la température frôle le glacial (enfin pour moi, pour les vrais bretons cela ne semble en aucun cas un problème).

Si le cœur vous en dit vous pouvez rejoindre l’île Callot qui est accessible à marée basse. Je n’ai pas eu le temps de m’y me promener mais de loin cela semble charmant.

Vous pouvez explorer le littoral et notamment une excursion vous emmène au château du Taureau. C’est un peu le fort Boyard breton. Mais attention le château du Taureau étant plus ancien, les locaux vous diront que Boyard a copié leur château. Vous serez accueilli sur le château par une explication dynamique sur l’histoire de ce bâtiment étrange. Servant de fort contre les ennemis, puis de prison et même de centre de colonie ; les murs du château ont bien des histoires à raconter. On peut entrer dans les cellules… ou les chambres selon les époques, et franchement moi je ne m’y verrai pas passer des vacances ! En haut, les remparts offrent un panorama à 360°C sur la baie : de quoi prendre un en-cas avec une belle vue !

                                                                              

                                                                                                         

Option B – Jour 2 : De Roscoff à Carantec

Sur cette option il faudra être plus courageux, enfiler ses chaussures de marche et être prêt à affronter les éléments. C’était en tout cas mon cas car le temps n’était pas de la partie : mais à chaque temps le paysage dévoile une facette différente.

Départ Roscoff, arrivée Carantec. Distance (environ) : 20 km.

Cette portion du GR34 longe le littoral. On découvre au fil des pas une côte assez découpée qui nous promet à chaque tournant notre dose de plage, de mer, de maisons en pierre et de verdure. Une chose est sûre la civilisation ne nous embête pas ! Vous la retrouverez en traversant avec les voitures le pont de la Corde. Splendide vue sur la Penzé qui se jette dans la Manche. Après quelques champs de choux et d’artichauds (du moins en été/automne) vous arriverez à Carantec !

Option B – Jour 3 : De Carantec à Morlaix

Départ Carantec, arrivée Morlaix. Distance (environ) : 25 km

Je vous conseille le 1^er jour si vous avez du temps et la météo avec vous d’aller jusqu’à la pointe de Penn al lann. En effet, Carantec est superbe et on traîne un peu sur cette portion pour profiter des points de vue. Du coup, la suite est un peu longue jusqu’à Morlaix.

                                 

Comme j’ai eu de la pluie sur le jour 1 j’ai préféré profiter du jour 2 pour sillonner le sentier de Carantec. J’ai particulièrement aimé la vue sur l’île de Louët et le château du Taureau. Savez-vous que l’île Louët est un gîte et qu’il est possible d’y dormir ? Par contre il faut réserver trèèèèèèèèèèès en avance mais l’expérience doit être incroyable !!!

Ensuite, le sentier longe l’embouchure de la rivière de Morlaix et vous passerez le long de fermes ostréicoles. Le sentier quitte le littoral pour s’enfoncer dans les terres. On découvre alors un autre visage du lieu : des champs et des vaches qui ne se rendent pas compte de leur chance d’avoir vue sur mer. On finit par retomber sur le village de Locquénolé aux abords de la rivière de Morlaix. Cette partie est agréable même si on longe la route.

                                                                                    

                                 

Et là, soudainement on pénètre dans la forêt. Et ça monte et ça descend, et ça monte et ça descend : une vraie épreuve sportive (j’exagère un peu). La nature y est magnifique surtout en automne : les feuilles jaunes, rouges et marrons jonchées au sol côtoient les bogues de châtaignes. On ne s’imagine pas du tout que l’on était en bord de mer quelques heures auparavant. Est-ce la fatigue ou bien le paysage mais la dernière portion pour rejoindre Morlaix est plus monotone. Quoi qu’il en soit l’expérience est unique et si vous aimez marcher comme moi vous serez comblé. Pour info j’ai fait cette randonnée sur 2 jours sans les enfants. Tout dépend de l’âge et du rythme mais cela peut être un peu trop long pour de jeunes enfants. Si vous devez choisir, faites la portion du 1^er jour en prenant votre temps 😉

                                  

C’est ainsi que je quitte la Bretagne et comme on dit en breton : Kenavo