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5 jours sur l’île de Pâques

S’il y a une île sur notre belle planète qui fait fantasmer l’imaginaire c’est bien l’île de Pâques. L’image de ces immenses statues centenaires éparpillées sur un petit confetti de terre au milieu du Pacifique ne peut que titiller notre curiosité. Que s’y cache-t-il comme mystère ? Alors voilà, j’attendais beaucoup de ma visite de cette île mais en même temps je craignais d’être déçu. Et bien la magie a opéré, et, après plusieurs jours sur place je remontais tristement dans l’avion mais heureux d’avoir pu entrevoir un bout de cette île.

Quand je dis que c’est un confetti, c’est que c’est vraiment un bout de terre très très isolé. L’île forme à peu près un triangle dont la base ne dépasse pas 25 km. La terre habitée la plus proche est à pas moins de 2000 km, et encore, il s’agît d’une île du Pacifique elle aussi perdue. Tout ça pour vous dire que l’on comprend mieux pourquoi une civilisation à part a pu y immerger.

A la découverte des moais

Quand on vient à l’île de Pâques c’est bien sûr pour ses célèbres moais, ces statues à grande tête. D’ailleurs, c’est un peu comme les œufs de Pâques, elles sont dispersées sur toute l’île et les repérer peut s’avérer être un véritable jeu. Mais l’île ne doit pas son nom à cela mais parce qu’elle a été (re)découverte un jour de Pâques par les Européens. Sur place le plus indispensable est de prendre un guide pour qu’il vous explique tout sur cette ancienne civilisation.  Il existe aussi un guide papier très complet qu’on peut acheter sur place et qui peut remplacer le guide “physique”. L’idéal est d’avoir les deux ! Bref, il vous faudra découvrir la majorité des sites dans le parc national qui recouvre une grande partie de l’île. Un droit d’entrée est demandé pour son accès.

Je vais essayer de vous expliquer de manière ultra synthétique le pourquoi du comment de ces statues divines. Il était une fois il y a très longtemps (vers l’an 400) des individus après avoir navigué depuis les îles polynésiennes débarquèrent sur l’île de Pâques. Providence, l’île était couverte d’arbres et de nombreux oiseaux marins y nichaient. Tout était là pour manger et construire des habitations, en un mot, pour s’y installer. Leur culture initiale évolua et le peuple prospéra. Ils commencèrent à sculpter des statues en honneur des chefs de clans. Taillées allongées dans la roche, les statues étaient transportées aux quatre coins de l’île puis mises debout pour leur “donner vie”. La technique de sculpture s’affina et bientôt les visages furent plus précis. Les moais furent bientôt ornés de coiffes, issues d’une carrière à roche rouge. Le premier peuple pascuan ne fut pas un précurseur de gestion des ressources. En effet, un à un les arbres furent décimés et la faune supprimée. La surpopulation et le manque de ressource amena à une grosse révolte. Les pauvres renversèrent les chefs ainsi que les statues pour les “tuer”. La civilisation déclina en un temps record. C’est à ce moment que les européens arrivèrent et les maladies eurent raisons des derniers survivants, pas de happy end dans cette histoire. Cependant, une poignée d’habitants survécus et aujourd’hui il reste encore les descendants de cet incroyable peuple.

Pour redonner de l’éclat à ce passé certaines statues ont été redressées et ce sont celles-là que l’on peut admirer aujourd’hui. Les plus emblématiques étant sur le site de Ahu Tongariki… surtout lors du lever de soleil.

Je ne vais pas tout vous raconter car 1 : j’ai pas tout retenu (soyons honnêtes), 2 : je ne veux pas spoiler le guide, 3 : ça serait trop long à lire, 4 : il vaut mieux découvrir sur place les détails car c’est plus parlant.

Le site d’Orongo au bord du cratère Rano Kau.

Dans ce site, Orongo, vous ne viendrez pas pour les moais mais pour découvrir un aspect de la culture pascuane assez surprenant. Pour être hissé à la tête d’un clan, il fallait faire preuve de courage et de gros bras pour devenir “l’homme oiseau”. Alors imaginez l’épreuve qui les attendaient. D’abord il fallait descendre une falaise abrupte, puis nager pour rejoindre une petite île rocailleuse au large, puis récolter un œuf d’un oiseau marin qui y nichait, et refaire le tout en sens inverse. Je vous promets que quand on est en haut de la falaise et qu’on voit l’îlot au loin on se dit qu’on est bien mieux à notre place et bien content de ne pas avoir vécu à cette époque ! Par la même occasion sur place se trouve un site d’habitations reconstruites avec tout plein d’explications… on est bien loin du luxe.

Juste à l’entrée du site un immense cratère donne encore plus de force à l’endroit. Je vous rassure il n’est pas en activité donc pas de fumerolles, de bains acides ou d’odeur d’œufs pourris. Juste un lac circulaire envahi par les roseaux. Une balade permet de le longer mais pas dans sa totalité. Je vous conseille quand même de faire un petit bout du sentier pour vous imprégner de la majesté du site.

La fête culturelle tapati.

Il fallait que je vous parle du culte de l’homme oiseau pour enchaîner directement avec un événement à ne pas rater qui a lieu tous les ans en février : le festival tapati. Cet événement sur l’île est avant tout une commémoration de la culture rapa nui et un rassemblement des habitants de l’île. Ce n’est pas fait pour les touristes mais bien avant tout pour les habitants de l’île, même si soyons honnêtes cela rempli les hébergements de visiteurs curieux. Pendant 10 jours les activités s’enchaînent. Une des plus insolites est sans doute la reproduction de l’épreuve de l’homme oiseau sous une forme de triathlon exotique. Alors je vous raconte. Je me suis rendu à l’endroit indiqué, et là, surprise, les participants commencent à se déshabiller et finissent en string ! Et ce n’est pas dans un but d’exhibitionnisme mais bien dans un but de reproduire la tenue d’antan. 3 épreuves sont à faire : une course de canoë sur une embarcation faite de roseaux, une course avec un régime de bananes sur les épaules et une nage sur cette même embarcation précaire. Les athlètes le font avec sérieux malgré les chutes pour se maintenir sur leur canoë local et leur tentative de garder leur string en place.

                                           

                                                                                       

La cohésion des jeunes de l’île est assez palpable. Tous les soirs ils se regroupent pour répéter un spectacle de danse avant de le présenter au public. J’ai rarement vu autant de ferveur, ça donne envie de les rejoindre et de faire partie de leur univers. Bref, si vous devez choisir une période pour visiter cette île essayez de la caler lors de ce festival.

                                          

Apprécier les paysages de l’île

L’île de Pâques c’est aussi aller à la découverte de ses paysages. Dans l’ensemble, l’île est ceinturée d’une côte rocailleuse et d’une mer houleuse. La plage de Anakena fait exception. Un peu de farniente ne fait pas de mal et cette langue de sable s’y prête assez bien. En plus, la baignade est la bienvenue surtout quand le thermomètre grimpe. Le bémol c’est que cette plage est dans le parc national et donc l’accès (au parc) est payant.

                                                

De la ville il est possible de longer la côte et de rejoindre plusieurs sites ainsi que la grotte d’Ana Kakenga. Il ne faut pas être claustrophobe car l’entrée est assez petite et le premier boyau assez étroit. Ensuite, les espaces sont plus volumineux jusqu’à déboucher sur une ouverture qui plonge sur la mer.

Le centre de l’île est vallonné et assez vert… mais les arbres se font encore rares même si une restauration est en cours. A certains endroits, la terre est ocre et m’a rappelé des routes australiennes ! A votre retour ce ne sont sûrement pas les paysages qui resteront marqués dans votre mémoire mais ils n’en restent pas moins très agréables.

                                                                        

Quand y aller : L’idéal est de partir entre novembre et mars mais le climat est agréable tout au long de l’année. Quitte à me répéter si vous avez l’occasion de favoriser les 10 premiers jours de février pour assister au festival culturel de tapati vous ne le regretterez pas.

Comment y aller : Alors pas le choix l’avion est presque obligatoire. Des vols directs partent de Santiago de Chile et de Papeete à Tahiti .

Budget : Etant donné que l’île est isolée, la destination n’est pas bon marché, cependant ce n’est pas non plus hors de prix. Pour un hébergement comptez au minimum 50€ en chambre double, l’entrée du parc est de 60€/personne et une journée avec un guide environ 40€/personne.

Monnaie : Le peso chilien car ne l’oublions pas l’île est rattachée au Chili !

La langue : L’espagnol !

Visa : Vous obtiendrez le visa chilien à l’arrivée (sous réserve d’un passeport valide valable pour encore au moins 6 mois). Depuis 2018, pour préserver l’île, le gouvernement a limité les entrées sur l’île. Vous ne pourrez pas rester plus de 30 jours. Renseignez-vous avant de partir car les conditions d’entrées peuvent évoluer surtout sur ce genre de site.

Combien de temps : Vous risquez d’être assez dépendant des vols, mais surtout ne restez pas moins de 3 jours pleins si vous ne voulez pas passer à côté. L’idéal est d’y consacrer de 5 à 7 jours.

Et les enfants dans tout ça ?

Destination pour enfant : L’île est sûre. Son isolement fait qu’en cas de problèmes de santé ce n’est sans doute pas le plus simple à gérer mais un hôpital est sur place à Hanga Roa. Les enfants devraient être conquis par cette destination. Le mystère qui règne autour des statues éveillera leur curiosité dans ce musée à ciel ouvert. : pas besoin d’être enfermé entre 4 murs pour se cultiver ! Les balades, la plage, les courtes distances sont idéales pour des enfants de tous les âges. Et comme partout, il y a des jeux pour enfants à Hanga Roa… un peu trop à mon goût d’ailleurs 😉

Décalage horaire : -8h (été)

Note Destination : 4,6/5

Note Trajet : 3,5/5

Note Sécurité : 4,5/5

Note Globale : 4,2/5

A emporter : Il y a des supermarchés pour vous dépanner mais essayez d’emporter le nécessaire de santé. Favorisez les tenues légères principalement.

Et oui !

Ce qui est incroyable avec les moais c’est que ces statues qui pèsent des tonnes sont désiminées dans toute l’île alors qu’il n’existe qu’une carrière où elles étaient taillées dans la roche. Pour vous donner une idée il fallait 1 an d’effort pour terminer la sculpture d’un seul moai et ensuite en moyenne 2 ans pour le transporter. Le problème c’est que pendant le transport certaines statues se cassaient. Et bien… 1 année de perdue ! Vous pourrez voir ainsi des statues laissées à l’abandon au beau milieu de nulle part. Le transport et le redressement des statues font partie des mystères non élucidés. Cependant, des théories assez probables ont été proposées. Des rondins de bois devaient être utilisés pour faire rouler les statues puis à l’aide de cordes les statues étaient relevées. Les moais ont donc aussi participé à éradiquer les arbres de l’île !

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