Mon itinéraire en résumé
Jour 1 : Matin : Vol Nantes – Agadir – AM : Taroudant (BLEU)
Jour 2 : Matin : Tiout – AM : Route vers Tizourgane (JAUNE)
Jour 3 : Matin : Route vers Aït Mansour- Aït Mansour – AM : Rochers peints – Tafraoute – Tagdicht (VERT)
Jour 4 : Matin : Route vers Tiznit – Tiznit – AM : Mirleft – Legzira – Sidi Ifni (ROUGE)
Jour 5 : Matin : Agadir – AM : Vol Agadir-Nantes (VIOLET)
5 jours au sud d’Agadir au Maroc
Jour 1 : Taroudant
Taroudant est une petite ville qui a connu son heure de gloire dans le passé, et on peut le voir en arrivant avec ses impressionnants remparts très bien restaurés qui ceinturent la ville. Une fois à l’intérieur on se retrouve très vite dans l’ambiance marocaine avec son souk aux milles et unes marchandises. On croise de nombreuses femmes habillées tout d’indigo. Le centre n’est pas très grand et il y a de nombreuses peintures murales. A l’extérieur des remparts, il y a une tannerie où vous verrez tout le processus de la transformation de la peau de chèvre au sac à main. La tannerie a été modernisée et est bien moins impressionnante que celles que l’on peut voir à Fès. Vous trouverez sur place forcément une personne qui voudra vous faire la visite. Et bien pourquoi pas ? Vous apprendrez pas mal de choses. A mon sens la visite de Taroudant vaut le coup mais inutile de s’y attarder trop longtemps non plus.
Jour 2 : Palmeraie de Tiout et Tizouregane
Un peu plus loin de Taroudant, l’oasis de Tiout se pare d’une ambiance totalement différente. En plein milieu des paysages arides, des centaines de palmiers donnent une touche verte à la région. Et à l’ombre de ses palmiers un dédale de champs et de canaux d’irrigation. Comment imaginer que cela puisse pousser dans cet environnement. Pour découvrir ce site le mieux est de se faire accompagner d’un guide : cela vous évitera de vous perdre (surtout si vous n’avez pas le sens de l’orientation), mais surtout il vous donnera quantités d’informations sur cette palmeraie et la culture berbère. Mais il est tout à fait possible de circuler dans la palmeraie par soi-même, elle se situe au fond du village (il faut le traverser complètement). Pour finir la visite, ne manquez pas le point de vue en montant en haut de la Kasbah Tiout. A l’entrée du village il y a une coopérative d’argan (et une boutique) où les femmes en extraient l’huile. On peut y entrer mais sans guide ça ne semble pas évident et il n’y a aucune explication. Vous pourrez voir les femmes casser chaque noix manuellement à l’aide d’un petit marteau : un boulot de titan !!!
Notre prochaine étape et spot pour la nuit s’appelle Tizourgane. Pour y accéder la route qui passe par Ait Baha est à priori plus jolie que celle par Igherm. Le début est un peu monotone mais une fois que l’on commence à monter dans les montagnes le paysage est de toute beauté. Pas vraiment de choses à faire sur la route, mais plus des arrêts photos.
Quand on arrive à Tizourgane, on se dit que l’on est vraiment au milieu de nulle part. Perchées sur une colline, ces maisons en pierre reconverties partiellement en chambres d’hôtes sont assez insolites. La vue depuis là-haut est spectaculaire et l’accueil avec le thé sur la terrasse panoramique pas désagréable. Vous pouvez faire le tour des quelques ruelles, mais sinon, il n’y a rien à faire sur ce piton rocheux ni aux alentours proches. Si vous y dormez en hiver comme moi, sachez que le chauffage dans les chambres est assez sommaire. Possibilité de dîner sur place : en même temps il y a pas grand-chose autour!
Jour 3 : Gorges d’ Aït Mantour – Tafraoute – Tagdicht
Une partie de la matinée est consacrée à la route pour rejoindre l’oasis d’Aït Mantour. Encore une fois, la route fait partie du voyage car elle est superbe et il n’y a personne. Je vous conseille de prendre la route à gauche de la RR105 avant le belvédère (29.7301141, -8.841748) qui aujourd’hui est en terre mais devrait être goudronnée (elle est en bon état même pour un véhicule standard).
Après avoir traversé ces paysages si arides et désertiques, c’est toujours étonnant, une nouvelle fois, de se retrouver dans une végétation luxuriante. Une route serpente entre des gorges assez étroites à la roche ocre. Le mieux est donc de laisser sa voiture et de marcher le long de la route. Il y a un premier parking (payant) à l’entrée mais vous pourrez trouver d’autres (rares) places plus loin en bord de route. On peut marcher un moment si l’on démarre au début du village. Le mieux est donc de commencer à mi-parcours : les gorges sont un peu plus larges et donc le paysage un peu plus sympa. Il y a quelques endroits sur place pour prendre un verre ou manger.
Avant d’arriver à Tafraoute, ne manquez pas les rochers peints. Une route en terre vous conduit sur ce site assez étonnant. De loin on ne se rend pas compte de leur dimension : ce ne sont pas seulement 2-3 rochers qui sont peints mais d’énormes monticules de blocs rocheux ! Impressionnant ! C’est un artiste belge qui, dans les années 80, a eu cette drôle d’idée. Depuis, la ville s’occupe de redonner un coup de fraîcheur à la peinture. Pas la meilleure idée niveau environnement, mais niveau artistique j’ai plutôt accroché.
A la lisière de Tafraoute dans le village de Aguerd Odad vous tomberez sur le « chapeau de Napoléon ». Honnêtement, je ne vois aucune ressemblance entre ce bloc rocheux et un chapeau… mais bon ! Le village est assez bien entretenu mais alors c’est vide de chez vide : à croire que les gens l’ont déserté. Pour avoir une photo avec du recul, vous pouvez grimper sur la butte en face du village de l’autre côté de la route R107 (29.694184,-8.961321).
Tafraoute est bien plus petit que ce que j’imaginais. En son centre, vous trouverez un (très) petit souk dédié aux babouches qui font la fierté du coin. On peut voir certaines femmes en porter encore traditionnellement : multicolores avec des pompons. Nous ne nous sommes donc pas attardés plus que ça.
Nous avons filé ensuite plus haut dans les montagnes au village de Tagdicht. Une route étroite et sinueuse y mène. Alors là, vous espérez juste que vous n’allez pas croiser une voiture : il n’y a de la place que pour 1 voiture et la route est à flanc de falaise… sans aucune protection. J’ai eu de la chance : aucune voiture à l’aller comme au retour ne nous a croisé. Pas grand-chose à voir dans le village. Si vous y allez le soir il y aura une belle lumière sur le village mais pas sur la vallée et inversement le matin. J’ai bien aimé ce village reculé dans les montagnes.
Jour 4 : Tiznit – Mirleft – Legzira – Sidi Ifni
Pour cette 4ème journée nous avons filé direction la côte. Après encore une grosse heure de route dans les montagnes (toujours aussi magnifiques), nous arrivons sur un paysage plat et atteignons la ville de Tiznit. Cette petite ville n’est pas spécialement très belle mais son souk est assez vivant et agréable. A mon sens, c’est un arrêt sympa sur la route mais pas un incontournable. Encore plus loin sur la route, on rejoint enfin l’océan.
La côte dans ce coin est assez sauvage et découpée et davantage propice au surf qu’à la baignade. Bon en même temps, en janvier, il fait trop froid pour finir dans l’eau. Il y a plusieurs arrêts intéressants sur la côte. 1er stop au niveau de la ville de Mirleft. Plusieurs plages possibles : la plage d’Imin Turga à l’entrée du village ou la plage de Sidi Mohammed Ben Abdellah à la sortie.
Mais la plage star du coin c’est bien celle de Legzira. D’ailleurs, ça ne trompe pas vu le nombre de voitures garées sur le (petit) parking payant. Une mirandole d’hôtels et de restaurants colorés se partagent le front de mer. Si on vient ici c’est avant tout pour ses falaises ocres et sa célèbre arche. Auparavant, il y en avait 2 mais une s’est écroulée en 2016. Pour rejoindre la fameuse arche il faut longer la plage sur la gauche (face à l’océan) et marcher environ 10 minutes. Pour les non-marcheurs, il est possible de rejoindre le site à dos de dromadaire ou de quads. Attention : pour avoir la meilleure lumière il faut attendre l’après-midi (ou la soirée) et passer sous l’arche (sinon c’est à contrejour). Le seul hic c’est qu’à marée haute il faut se mouiller les pieds pour passer en dessous. Je suppose que si la mer est agitée ce n’est sans doute pas possible. Pour ma part, c’était accessible (j’ai quand même retiré mes chaussures au cas où 😉).
La dernière visite que l’on a fait c’est à Sidi Ifni. Grosse déception sur ce village où la plage n’a rien de formidable et le petit remblai assez anodin. Heureusement que c’était jour de marché et que l’on a pu voir un festival de couleurs à travers les étals de fruits et légumes à même le sol.
Jour 5 : Agadir et vol retour Nantes-Agadir
Dernier jour avant de reprendre l’avion à Agadir dans l’après-midi. Je suis donc allé jusqu’à la plage d’Agadir pour profiter des dernières heures. Grave erreur. La route depuis Mirleft est longue et sans intérêt et entrer dans Agadir c’est entrer dans des embouteillages et dans une ville qui n’en finissent pas. Je voulais aller au souk mais je n’avais pas anticipé sa fermeture le lundi. La plage d’Agadir est immense et son remblai bien aménagé et spacieux. C’est l’archétype de la station balnéaire : sympa si l’on veut profiter du soleil et prendre un verre en terrasse mais pas terrible si on cherche de l’authenticité. Bref vous l’aurez compris j’ai vu et comme dirait mon guide de la palmeraie de Tiout : “Agadir, il n’y a rien à dire”.
Quand y aller :A part l’été où les chaleurs doivent être étouffantes, on peut y aller toute l’année. Il faut juste savoir qu’en hiver les nuits sont très fraîches surtout en montagne. Les hébergements ne sont pas adaptés et il peut faire froid dans les chambres. Pensez à vérifier s’il y a du chauffage. Mais même en janvier le soleil brille et l’on peut être en T-shirt l’après-midi. Si vous voulez vous baigner, préférez le printemps ou la fin de saison.
Combien ça coûte : De manière globale le Maroc n’est pas une destination chère. En moyenne, j’ai dépensé 10€/jour/personne pour la nourriture (en mangeant sur le pouce le midi), 80€ par nuit pour des logements corrects avec petit-déjeuner gargantuesques et 35€/jour pour la voiture de location. Je n’ai pas fait d’activité particulière ; le guide pour la palmeraie de Tiout m’a coûté 10€. Vous l’aurez compris pour les petits budgets cette destination est idéale.
Argent : le dirham. Attention, beaucoup de logements ou restaurants acceptent uniquement le cash. Anticipez, surtout qu’il y a très peu de distributeurs ailleurs que dans les « grandes » villes.
Décalage horaire : Aucun, parfait avec les enfants.
Comment se déplacer :A mon sens si vous ne louez pas de voiture vous allez être vite bloqués si vous êtes itinérants. Les routes sont globalement bonnes et une voiture standard suffit pour ce parcours. Hormis dans les villes où la circulation est un peu plus chaotique, sinon c’est très facile de conduire. Vigilance : il y a de nombreux policiers et barrages de contrôles. Si vous dépassez d’1km/heure la vitesse autorisée vous aurez une amende.
Et les enfants dans tout ça ?
Destination pour enfant : Cette fois je ne suis pas parti avec les enfants mais j’avais déjà fait un séjour avec une de mes filles quand elle avait 3 ans. Si vous voulez suivre cet itinéraire et que vous avez de jeunes enfants il faudra l’assouplir car il y a pas mal de route. Sinon, le Maroc de manière générale est parfait avec des enfants : c’est facile de circuler, la nourriture (couscous, tajine) est assez adaptée, les activités sont variées, les gens sont agréables. Par contre, les plages dans l’ensemble ne sont pas vraiment les mieux car il y a souvent du courant et des vagues.
Note Destination : 4.5/5
Note Trajet : 4/5
Note Sécurité : 4.5/5
Note Globale : 4.3/5
A emporter :Crème solaire, tenues légères et chaudes car les variations de températures peuvent être étendues entre le matin et l’après-midi. Vérifiez votre trousse à pharmacie pour éviter les troubles digestifs car attention : l’eau du robinet n’est pas potable.
Très beau reportage, l’immensité et la désertification de cette région se fait vraiment resentir. L’authenticité est de mise. À découvrir