Mon road trip d’une semaine en Andalousie

J’ai eu le plaisir de retourner passer une semaine en Andalousie, et de parcourir quelques sites qui font la renommée de cette région du sud de l’Espagne. J’ai retrouvé le charme andalou : ses villages blancs accrochés à flancs de collines, son architecture emprunte d’une touche mauresque, ses champs d’oliviers et ses paysages désertiques, sa culture forte que l’on retrouve dans ses plats ou le flamenco. Mais tout n’est pas rose dans cette contrée, l’ensoleillement annuel à faire pâlir d’envie notre côté d’azur, a saccagé son littoral pour faire sortir de terre des stations balnéaires bordés d’immeubles sans charme. La culture sous serre a recouvert des zones entières telle une mer de plastique. J’ai tenté d’échapper à cette triste réalité ; alors prenez la route avec moi, je vous propose mon itinéraire d’une semaine sur place.

Jour 1 : Grenade l’andalouse

La ville de Grenade a été pour moi celle dont j’ai trouvé que le charme reflétait vraiment la culture andalouse. Tout peut se faire à pied et c’est drôlement appréciable ; attention car il y a quelques bonnes montées car certains quartiers sont en pente. Sur 1 journée j’ai eu le temps de me concentrer sur 3 zones : le quartier d’Albaicin, le vieux centre et l’Alhambra. J’étais logé en hauteur près du mirador San Nicolas qui révèle une vue magique sur l’Alhambra et la ville. Pour arriver au logement ça été un peu sportif de se frayer un chemin dans les ruelles car le GPS nous demandait parfois de passer par un escalier… chose que, bien évidemment, j’ai évité de tester 😉 Le quartier d’Albaicin est un petit labyrinthe de ruelles blanchies et de pavés rugueux (les joues de ma fille en poussette tremblaient). Mon conseil : se laisser porter là où nos pas nous mènent : on découvre des placettes cerclées d’orangers, on devine des patios arborés à travers les grilles des maisons, on hume avec délice le parfum des jasmins, on admire les façades des églises disséminées ici et là… bref on flâne.

                                               

On arrive forcément à un moment ou un autre en bas du quartier (si on part du haut) d’où l’on rejoint facilement le vieux centre. L’ambiance y est très différente : plus de monde, plus de circulation, des immeubles aux façades colorées. La place de nueva et la cathédrale seront vos repères pour vadrouiller. Et là, c’est le moment parfait pour s’arrêter en terrasse et manger les fameux churros trempés dans un chocolat chaud ultra épais. Paraît-il qu’ils ont dû avoir une dérogation de l’Europe pour proposer ces chocolats chauds ; pourtant à Venise il y en a aussi, je dis ça mais je ne dis rien !

                                      

Le joyau de Grenade c’est incontestablement le palais de l’Alhambra qui domine la ville. Impossible de faire l’impasse sur cet immense monument maure issu du Moyen âge : c’est presque une ville dans la ville. On pourrait y passer la journée. Le site est découpé en plusieurs bâtiments et entouré de jardins magnifiques. Je vous passe tous les détails historiques et culturels car je ne suis pas spécialiste et le mieux placé. Quand on est sur place on se croirait dans un palais des milles et une nuits avec tous ses recoins, ses fresques, ses bassins, ses jardins… et pour couronner le tout la vue sur la ville est époustouflante. Coup de cœur assuré. Il paraît que c’est le monument le plus visité d’Espagne et que la réservation doit se faire plusieurs semaines à l’avance… pour mon cas, il y avait très peu de monde (situation du Covid oblige) et le site était (presque) rien que pour moi et ma famille !

Jour 2 : Guadix la troglodyte et Tabernas le désertique

Pour cette deuxième journée je me suis éloigné de l’agitation urbaine pour rejoindre la ville de Guadix réputée pour ses maisons troglodytes. La région est parsemée de formations calcaires qui ont été creusées pour servir d’habitation. Le site est atypique avec les cheminées blanches qui dépassent de la roche. Je me pose vraiment la question comment on peut vivre dans ce type de logement où la lumière naturelle doit être très limitée. D’autres villages comme Purullena ou Marshal sont aussi troglodytes. Se promener dans les ruelles est un peu angoissant : les aboiements des chiens avertissent de notre passage et des rideaux sont légèrement soulevés pour voir qui vient déranger le quartier… Guadix recèle aussi de jolis bâtiments dans le centre-ville mais je ne m’y suis guère attardé.

Quelques dizaines de kilomètres plus loin avec un arrêt photo au château de Calahorra, me voilà arrivé dans le désert de Tabernas. J’avais repéré une randonnée qui ne semblait pas trop longue avec des enfants. Son point de départ se fait au Mini Hollywood : un studio de cinéma style far west qui se visite. La boucle à travers des paysages désolés est très sympa même si ce n’est pas non plus incroyable. Le bémol est qu’elle se fait proche d’une fourche d’autoroute que l’on aperçoit au loin. L’avantage c’est que nous étions seuls au monde et rien que pour ça, ça fait du bien.

                                              

Jour 3 : Salobrena la double face

Sur cette journée je l’avais prévue un peu plus cool et j’espérais pouvoir profiter un peu des plages surtout avec les enfants mais la météo n’a pas été du même avis. Nous avons filé découvrir le vieux village de Salobrena avec son fort qui domine les maisons blanches. A ne pas confondre avec la station balnéaire en contre bas qui manque cruellement de charme. Il est agréable de déambuler dans ses ruelles fleuries et de découvrir de beaux panoramas sur la côte et la montagne. Je me suis arrêté à Almunecar mais l’intérêt est très très limité alors vous pouvez passer votre chemin. Une autre alternative à cette journée serait d’aller dans les villages de Pampaneira et Bubion dans la Sierra Nevada.

                                           

Jour 4 : Nerja et Frigiliana les rescapés

Nerja est une petite ville sur la costa del sol qui fait un peu office d’exception sur l’urbanisation de la côte. Les constructions ne défigurent pas l’environnement. Connu pour son balcon de l’Europe où il y a une jolie vue, Nerja possède aussi un centre piétonnier pas désagréable. S’il vous manque du temps il faut quand même 100 fois mieux rejoindre le village de Frigiliana dans les hauteurs qui est le vrai cliché du village blanc andalou. Dommage pour moi j’ai eu de la pluie mais se perdre dans les ruelles étaient quand même très sympa.

                                                                         

                                                                           

Les grottes de Nerja sont aussi un endroit qu’il serait dommage de manquer. Le site est impressionnant par la taille de ses caves où stalagmites et stalactites ont créé un décor surnaturel. Des lumières mettent bien en valeur ce lieu sculpté par la nature. Un audioguide vous apprendra tout sur ce qu’il faut savoir : histoire, géologie, faune etc…

Jour 5 : Malaga la balnéaire et Antequera la spirituelle

Une demi-journée à Malaga est bien sûre insuffisante pour bien découvrir cette ville balnéaire. Je n’avais pas prévu d’y faire escale à l’origine mais je voulais couper la route pour que tout le monde se dégourdisse les pattes. J’ai d’abord flâné dans les rues du vieux centre : les façades des bâtiments sont splendides, très colorées et ornées de balcons en bois et métal. Je ne suis pas allé voir l’Alcazaba et le château qui paraît-il jouissent de belles vues sur la ville. Ce qui est plaisant à Malaga c’est qu’il y a un accès à la mer et ça, c’est top. Une promenade le long du port amène jusqu’au cube coloré et contemporain d’une antenne du centre Pompidou. Jeux de lumières et arrêts photos obligatoires.

                                   

                                                  

Après cette visite furtive je rejoins les routes de l’arrière-pays à travers des champs d’oliviers et un relief montagneux. C’est dans ce cadre bucolique que j’arrive au parc d’El Torcal qui est réputé pour ses formations rocheuses particulières : personnellement j’y vois comme des piles de pancakes. Une balade de 2h en boucle nous fait explorer ces amas de cailloux très étranges. Attention le sol est bien boueux et glissant après la pluie. Mais rien ne vaut un bon bol d’air dans ces paysages très nature.

Pour compléter la journée je me dirige à Antequera une ville aux abords de ce parc naturel. S’il n’y avait qu’une chose à y faire, c’est de monter au pied du fort et d’admirer les toits de tuiles où dépassent de nombreux clochers. L’endroit est paisible et chargé d’histoire.

Jour 6 : Séville la splendide

1 journée à Séville ? C’est possible mais pas possible. Il faut nécessairement choisir ce que l’on veut voir. Le point positif c’est que tout peut être relié à pied assez facilement et cela fait gagner du temps de logistique. Ma stratégie sur cette dernière journée de voyage a été de profiter de la ville sans s’enfermer dans des sites à visiter. En effet, la cathédrale et l’Alcazar sont 2 endroits immanquables (un peu comme l’Alhambra de Grenade)… que j’ai pourtant manqué et ce, sans regret. Il y a suffisamment de rues à explorer, de places à découvrir pour occuper sa journée. Et puis comme ça, ça sera une excuse pour y revenir. Le matin, une nappe de brouillard plongeait la ville dans une ambiance un peu sinistre et finalement il s’est évaporé soudainement pour faire face à un beau ciel bleu. Chauffage nécessaire en terrasse le matin, et T-shirt l’après-midi. J’étais curieux d’aller voir le fameux Metropol Parasol cette sculpture en bois de 150 m de long qui a fait polémique. Et bien j’ai trouvé ça plutôt original et bien conçu. Même si la place est grande, la structure l’occupe entièrement et on a très peu de recul pour l’admirer… et c’est bien dommage. Le quartier de Santa Cruz est l’hyper centre de Séville : j’ai trouvé le dédale de ruelle un peu moins agréable que celui de Grenade. Mention spéciale pour le patio Banderas, en plus les contours des fenêtres sont peints dans ma couleur ; le jaune.

Si vous voulez échapper à l’étroitesse des rues je vous conseille de vous promener le long du rivage du Guadalquivir : des arènes, on peut rejoindre le parc de Maria Luisa en passant par la tour Torre del oro.

Quelques bars ont eu la bonne idée de s’installer au bord de l’eau. Je finirai la visite de Séville avec ce que j’ai préféré : la place d’Espagne. Il s’agit d’une immense place, très touristique certes, mais où il y a de la vie, où la lumière est belle surtout en fin de journée et que l’on ne se lasse pas d’admirer. Une réalisation architecturale construite pour l’exposition ibéro-américaine de 1929 ; franchement on m’aurait dit qu’il s’agissait d’un palais ancien je serai tombé dans le panneau.